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TDAH : Trouble Déficit de l’Attention / Hyperactivité


Définition :

TDAH - Le Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité

Le terme TDAH est apparu dans le DSM-IV en 1994 il s’agit de la traduction française du terme anglais ADHD Attention Deficit / Hyperactivity Disorder :

  • T : Trouble, le TDAH n’est pas une maladie mais un trouble qui se caractérise par un ensemble de symptômes, donc plus dans le sens d’un syndrome.

  • DA : Déficit de l’Attention. Les difficultés attentionnelles sont le pilier du syndrome TDAH

  • H : Hyperactivité désigne le symptôme le plus visible et le plus perturbateur sans pour autant constituer le fondement du diagnostic, auquel on associe le I de impulsivité sans le nommer.

Le TDAH est un trouble neurodéveloppemental :

  • Associant 3 dimensions cliniques : Inattention, impulsivité, hyperactivité.

Inattention

Une difficulté à maintenir son attention dans la durée, à sélectionner son objet d’attention sans se laisser distraire par des stimuli externes. L’enfant va par exemple se retourner pour regarder derrière lui, afin de savoir d’où viennent les bruits qu’il entend.

Impulsivité

Une incapacité à attendre pour prendre la parole ou à différer une action. Une difficulté à gérer ses émotions et à garder son calme. L’enfant patiente difficilement dans une file d’attente.

Hyperactivité

Un besoin de bouger sans cesse, parle beaucoup ou fait des bruits. L’enfant hyperactif ne tient pas en place, souvent car il ne peut pas rester concentré sur une tâche qu’il ne termine pas, il passe ainsi d’une activité à une autre sans en terminer aucune.


Présentation du Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité - TDAH


Le TDAH est un trouble neurodéveloppemental dont les symptômes se manifestent durant l’enfance dans 3 dimensions cliniques : l’attention, l’impulsivité et l’hyperactivité.

Selon la classification du DSM-5, qui classe le TDAH dans la catégorie des troubles neurodéveloppementaux, pour porter le diagnostic, les symptômes doivent :

  • apparaître comme étant en excès au regard de l’âge chronologique et du niveau de fonctionnement de l’enfant,

  • être présents depuis plus de 6 mois, se manifester avant l’âge de 12 ans

  • et être constatés dans au moins deux situations de vie (en famille, dans le cadre scolaire ou durant les activités de loisirs).

Le diagnostic selon les critères du DSM-5 ne peut être établi chez l’enfant que si le sujet présente

  • 6 critères sur 9 dans la dimension inattention

  • ou 6 sur 9 dans la dimension hyperactivité-impulsivité.

Le niveau de manifestation des symptômes doit être inapproprié en regard de l’âge. Les symptômes durant l’enfance doivent être présents depuis plus de six mois et survenus avant l’âge de 12 ans et se manifester dans au moins deux domaines de vie (Social, familiale, scolaire, professionnel) et induire un déficit fonctionnel entraînant des conséquences néfastes pour le patient.


Le TDAH se présente sous trois formes :

  • Mixte le sujet présente à la fois les critères d’inattention et d’hyperactivité/impulsivité

  • Inattentif, les symptômes d’inattention sont prédominants

  • Hyperactif/Impulsif, les symptômes d’hyperactivité impulsivité sont prédominants


Épidémiologie du TDAH


Le TDAH est le trouble le plus fréquent en psychopathologie, sa prévalence est estimée chez l’enfant d’âge scolaire à environ 5% (avec 3 Garçons pour 1 fille), et l’étude en population d’âge scolaire française à évalué la prévalence du TDAH entre 3,5 et 5,6%


Comorbidités


Les patients présentant un TDAH ont très souvent un trouble associé, leur présence est évaluée entre 65 et 89% Dans deux cas sur trois, ils sont plus susceptibles de présenter un autre trouble psychopathologique

Les personnes présentant un type de TDAH mixte sont plus susceptibles de présenter un trouble externalisé que celles présentant un TDAH de type inattentif.


Le TDAH de forme inattentive est plus souvent associé à

  • des troubles anxieux,

  • ou des troubles du sommeil

  • des difficultés d’apprentissage

  • une moindre réussite scolaire

  • et une moindre qualification professionnelle

La présence d’un trouble de l’opposition avec provocation, est elle prédictive d’un abus de substance.


source TDAHfrance


*** Le vécu du TDAH

Ce ne sont pas les symptômes du TDAH qui sont problématiques mais bien la gêne qu’ils vont entraîner pour l’enfant dans son quotidien, que ce soit en classe, avec ses amis ou en famille. Le risque principal du TDAH s’il n’est pas reconnu et pris en charge, est que l’enfant se décourage, n’ait plus confiance en lui, voire développe une dépression.

Voici les différents domaines qui peuvent être touchés

La vie en classe :

  • Le comportement scolaire est plus difficile car l’enfant TDAH même s’il connait les règles de la classe aura du mal à les appliquer, du fait de son trouble et en particulier de son hyperactivité et de son impulsivité. Voici quelques exemples qui peuvent poser problème à l’enseignant voire aux autres élèves dans la classe.


  • Tout d’abord la difficulté à rester assis sur sa chaise tout le temps de la classe, comme cela est demandé à partir de la classe du CP (en maternelle les déplacements peuvent être autorisés ou en tout cas mieux tolérés)

  • Lorsque l’enfant parvient à rester assis, il peut avoir du mal quand même à rester immobile : tendance à se tortiller sur sa chaise, jouer avec son matériel scolaire, faire tomber des objets, faire des bruits de bouche, …

  • Lever le doigt pour prendre la parole et attendre d’être interrogé est difficile pour les enfants avec TDAH du fait de leur impulsivité. Parfois c’est aussi par peur d’oublier ce qu’ils ont à dire. Ce sont des enfants qui vont facilement couper la parole à l’enseignant ou aux autres élèves


  • Les apprentissages et le travail vont être perturbés : l’inattention va entraver l’automatisation des apprentissages : ce sont des élèves qui ont un risque beaucoup plus important de présenter un trouble dit « dys » c’est-à-dire un trouble spécifique des apprentissages, même si les liens entre TDAH et troubles dits « dys » sont complexes et ne sont pas simplement liés à l’attention. Un tiers des enfants avec TDAH présente un trouble dit « dys ». Au-delà de ces troubles spécifiques, les résultats scolaires ne sont pas à la hauteur des compétences de l’enfant avec TDAH du fait des fautes d’étourderie, du manque d’organisation dans la structuration du travail, de l’impulsivité (tendance à tomber dans tous les pièges), …Ce sont des enfants qui vont beaucoup rêvasser en classe et qui parfois n’ont aucun souvenir de la leçon du jour. Un point qui peut être considéré comme assez spécifique des enfants avec TDAH est la variabilité de leurs résultats : classiquement ils vont mieux réussir lorsque l’exercice est compliqué, et échouer dans les exercices faciles. Ceci est à mettre en lien avec les fluctuations de leur engagement attentionnel.

  • L’impact du TDAH sur la vie en classe est donc conséquent car ce sont des enfants qui fournissent des efforts importants pour tenter de respecter des règles de vie. Ils y consacrent une certaine énergie et obtiennent des résultats insatisfaisants. Même si les notes ne sont pas un objectif en soi elles peuvent avoir un impact sur la confiance en soi de l’enfant qui se vit « moins bon » que ses camarades… A noter que les enfants TDA (sans hyperactivité – impulsivité) ont moins de problèmes de comportement en classe, mais auront une gêne au moins similaire pour les apprentissages. Malheureusement le fait qu’ils soient calmes va souvent retarder le diagnostic de TDAH en classe.

Les relations sociales

Que ce soit dans le cadre de l’école ou des activités en dehors, les relations sociales sont un des points les plus importants à évaluer. L’enfant avec TDAH est souvent en difficulté, voire en souffrance dans ces domaines. C’est l’impulsivité qui est souvent impliquée : face à une difficulté à attendre, à laisser le tour, laisser la parole, les autres enfants auront tendance à se détourner. L’hyperactivité parfois peut également poser problème car cela fatigue les autres enfants (trop de mouvement, de parole, de bruit). De plus il existe des effets de stigmatisation : les enfants n’ont pas forcément envie de jouer avec un enfant qui est toujours puni et qui n’a pas un comportement attendu en classe. Enfin l’inattention pourrait jouer un rôle prépondérant : l’enfant avec TDAH va initier la relation mais dans le maintien du lien avec les autres enfants il peut manquer de réciprocité ; parfois il ne retient pas ce que lui disent les camarades, parfois il n’applique pas les règles sociales habituelles, et ne prête pas à l’autre une attention suffisante. C’est pourquoi tous les enfants avec TDAH peuvent être pénalisés dans leurs relations sociales, même s’ils ne présentent pas d’hyperactivité/impulsivité. La vie à la maison C’est un des points les plus problématiques. Généralement ce ne sont pas les symptômes d’hyperactivité les plus compliqués à gérer en famille car il existe une forme d’adaptation de la famille à cette modalité de comportement. En revanche d’autres symptômes vont se révéler particulièrement gênants dans le quotidien car ils diminuent la compliance, c’est-à-dire la capacité de l’enfant à accepter les consignes et les exécuter :

  • La difficulté à initier un effort (symptômes reliés à l’inattention) va compliquer la vie familiale ; ce sont des enfants qui ont du mal à s’y mettre et ce quelque soit la contrainte, même si elle est légère ; les parents décrivent des combats et négociations interminables pour se mettre par exemple aux devoirs alors que ceux-ci peuvent durer au final 5 minutes… Toutes les contraintes vont ainsi poser problème.

  • Le manque d’organisation et la difficulté à agir en routine est un point central : les parents se retrouvent obligés de répéter chaque jour à l’enfant TDAH des séquences de consignes qui devraient être parfaitement automatisées (par exemple aller se brosser les dents le soir pour un enfant de dix ans !). Les parents ont l’impression que leur enfant « découvre » chaque jour les tâches à faire alors que ce sont les mêmes…

  • La difficulté à écouter les consignes (qui va de pair avec le fait que les parents répètent la même chose un grand nombre de fois). On montre que dans les familles TDAH les parents ont beaucoup plus recours aux cris pour passer des consignes car le fait de les énoncer simplement ne marche pas. Ceci altère la qualité des relations familiales et la sérénité du foyer.

  • La difficulté à jouer seul et le besoin d’être au centre de l’attention sont aussi des points qui caractérisent l’enfant avec TDAH et qui vont avoir un effet oppressant sur l’ensemble de la famille.

  • Les pertes et les oublis peuvent augmenter la charge des parents qui se retrouvent à chercher derrière leur enfant, récupérer les devoirs oubliés à gauche et à droite, …

Enfin d’autres difficultés peuvent se rajouter et compliquer d’autant plus le quotidien, par exemple la difficulté à réguler ses émotions qui est retrouvée chez plus de 80% des enfants avec TDAH et qui peut se traduire par des crises de colère lors des frustrations. Au total la vie de la famille est souvent bien compliquée : les parents expriment ainsi que « tout est difficile, rien ne va de soi, il faut toujours être derrière l’enfant ». Il en résulte un sentiment d’incompétence parentale, un épuisement et un risque de dépression augmenté chez les parents. L’enfant perçoit généralement l’impact de son trouble sur sa famille et cela diminue sa confiance en lui. Il peut même se percevoir comme méchant, source de problèmes et culpabiliser. A retenir : l’enfant doit composer avec son TDAH dans tous les domaines de sa vie. Les symptômes auront un retentissement sur son comportement, ses performances et par conséquence, sur ce que lui renvoient les personnes de son entourage (enseignant, parents et camarades). Le risque est que l’enfant se développe en ayant une faible estime de lui. Parfois ses efforts ne seront pas forcément perçus par son entourage et il risque de se décourager et de ne plus avoir envie de faire d’effort. Ainsi la compréhension de son TDAH va permettre aux différents intervenants de développer des stratégies spécifiques pour l’encourager et le valoriser, afin qu’il puisse faire face à ses difficultés.


Enfin pour finir, sachez que la sophrologie peut contribuer à réduire les symptômes les plus gênants par :

– Une meilleure connaissance et perception du schéma corporel permettant de renforcer la gestion de l'agitation corporelle, lorsqu'il y en a.

Cela favorise la diminution de l'hyperactivité, le contrôle de l'impulsivité.

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